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    The iron gates at Throop and Newport, deuxième album de Luke Roberts, sera probablement l'un des plus beaux  albums de folk de 2012. L'un des plus dépouillés et tristes, aussi.

     

    Quoique ..., certains choeurs féminins viennant apporter de petites touches de chaleur et de lumière., notamment sur le somptueux Spree Wheels

     

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    La musique de l'américain, si elle toujours fort nue émotionnellement, a gagné en densité et en orchestration depuis Big Belles and Dime Songs, et sa voix est toujours aussi monocorde.

    Cette remarque ne pointe pas un défaut, bien au contraire.

    Ce détachement, alors qu'il parle très probablement de choses de la vie et de l'amour assez dramatiques (il pourrait réciter la lettre au peuple français de NS, ce serait pareil !), ajouté au dépouillement ambiant, réussit en fait à rendre ce disque complètement addictif.

     

    Je fonds complètement devant Spree wheels, donc, Second place blues et Lost on leaving dont j'adore l'heureux mariage piano / harmonica.

     

    Bref, à condition d'être d'humeur, The iron gates at Throop and Newport se révèle une réussite totale à écouter absolument, si vous appréciez, allez, au hasard ..., le Neil Young acoustique des années 70,  Great Lake Swimmers (enfin ... leurs premiers albums, pas leur pathétique New wild everywhere) et Will Oldham.

     

    Verdict : 9 / 10

     

     

    The iron gates at Throop and Newport est en écoute intégrale sur Grooveshark et  Spotify.

     

     


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    Que dire d'un groupe totalement inconnu que l'on découvre par hasard sur Internet ?

     

    Pas grand chose, en fait ...

     

    The Attic Stairs nous proposent, depuis la région de Philadelphie, avec Small Things, un néo-folk des plus traditionnels et goûteux qui devrait plaire aux inconditionnels de Phosphorescent et de Will Oldham / Bonnie Prince Billy.

     

    Le groupe évolue dans un registre on ne peut plus différent de celui du Chicago Underground Duo que je vous présentais ici hier.

    Et c'est tant mieux. Nous vivons une époque musicale extrêment riche, profitons de sa variété !

     

    Pour revenir à nos moutons philadelphiens, Small things est en écoute intégrale et en téléchargement gratuit (enfin ... en "name your price") sur Bandcamp.

     

    Verdict : 8 / 10

     


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  • http://f0.bcbits.com/z/30/00/3000226383-1.jpg

     

    Tommy Womack est, à 50 ans, un vétéran de la scène nashvilienne.

     

    Au fil des ans et des différentes incarnations qu'ont pris ses aventures musicales (en groupe avec Government Cheese, Bis-Quits, Daddy, en compagnie d'autres musiciens comme Todd Snider ou Will Kimbrough, ou en solo) , il s'est constitué un public fidèle et nous faisait cadeau, en février, de Now what !, le cinquième album signé sous son propre nom.

     

    Sans la moindre surprise, j'ai rarement été déçu par ses productions, Tommy Womack nous propose un très beau recueil de 12 chansons d'americana-blues fortement inspirées de ses expériences (I'm too old to feel that way now, On and off the wagon, Pot head blues, ...).


     

    Il ne faut pas s'attendre à de véritable surprise à l'écoute de cet album par ailleurs très solide. Le genre, fortement ancré dans le terrien et la tradition, n'appelle de toutes façons pas à l'étonnement, à l'émerveillement. J'en espère simplement de bonnes compositions, une production fine et une cohérence globale.

     

    Les trois critères sont ici parfaitement remplis avec, en plus, la présence d'une chanson décalée, 90 miles an hour down a dead-end street, à l'instrumentation rapeuse (percussions et voix uniquement).

     

    Bref, les amoureux d'americana classique devraient parfaitement se retrouver dans cet album.

    C'est mon cas !

     

    Verdict : 8,5 / 10

     

    Now what ! est en écoute intégrale sur Bandcamp.

     

     

     

    Un petit entretien avec Tommy Womack :

     


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  • http://f0.bcbits.com/z/25/36/2536620712-1.jpg

     

    En ce début de semaine, nous quittons Israél pour remonter vers le Nord de l'Europe, en Ecosse plus précisèment.

     

    C'est en effet de là-bas que le groupe Mi Mye et son leader Jamie Lockhart nous invitent à découvrir The time and the lonleyness, leur deuxième album. Le groupe ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable avec leur premier essai, Senc to the shaking (2010,  Bandcamp) et son rock-folk par trop commun pour être véritablement intéressant.

     

    On passe, avec The time and the lonleyness, 3 niveaux au-dessus, ou en-dessous, question de point de vue.

     

    En effet, plus rien ne va dans la vie du musicien, apparemment fort marqué par son divorce (notamment sur Romantic destination où le voyeurisme n'est pas loin :  I'm sorry, I know you can't stay with me forever).

     

    Ceci se ressent tout au long de l'album, composé de chansons à la beauté ténébreuse et pleines d'introspection, évitant toujours le larmoyant et évoquant tour à tour le Neil Young du milieu des années 70 et, plus proche de nous, Bonnie Prince Billy et Phosphorescent. Nous sommes donc ici dans le registre d'un folk-rock âpre, très âpre.

     

    La conclusion du disque, grâce à la chanson-titre, long et très beau instrumental de dix minutes, semble néanmoins vouloir nous guider de l'obscurité vers la lumière. Une conclusion en forme de renaissance ?

     

    The time and the lonleyness n'est probablement pas un album parfait. Fort heureusement.

    C'est ça qui le rend terriblement humain et attachant. La tristesse y est magnifiée.

     

    Verdict : 8,5 / 10

     

    The time and the lonleyness est en écoute et en téléchargement complètement libres (Name your price), toujours chez nos amis de  Bandcamp.

     


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  • http://wp-images.emusic.com/assets/2012/02/chuck-mead-back-at-the-quonset-hut.jpg

     

    Le Quonset Hut était un célèbre studio d'enregistrement de Nashville qui fut fréquenté, entre autre autres, pendant les années 50 et 60, par George Jones, Tammy Wynette, Ray Price, Bob Dylan et Patsy Cline. Il a fermé ses portes en 1982.

     

    Le country-rock(abilly)eur Chuck Mead lui rend ici un vibrant hommage, ainsi qu'à cette époque bénie de la musique country, grâce à un album qui joue formidablement bien la carte de la nostalgie en nous donnant à penser que les grands Hank Williams et Johnny Cash sont toujours parmi nous.

     

    Je ne connais pas par coeur l'intégralité du catalogue de la musique country, mais il me semble que Back at the Quonset Hut est essentiellement constitué d'adaptations (Be bop a lula [de Gene Vincent], Wabash cannonball [de Roy Acuff], Settin' the woods on fire [de Hank Williams], Hey Joe [de Carl Smith], Sittin and thinkin' [de Charlie Rich], ...).

     

    Celles-ci sont inspirées, impeccables et addictives.

     

    Rien à redire, Back at the Quonset Hut est un album de genre quasi-parfait.

     

    Verdict : 9 / 10

     

    Back at the Quonset Hut est en écoute sur Spotify et Grooveshark.




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  • Depuis l'ouverture de ce bloc notes en 2007, j'ai découvert de nombreux artistes folk et vous en ai présenté plus que de raison pour un site qui s'appelle Jazz, blues & Co. Il serait peut-être temps que je revoie cet intitulé

     

    Avec le recul, mes plus belles découvertes dans le genre sont certainement Barton Carroll (voir ICI) et Adam Balbo dont, à ma plus grande surprise (je pensais l'avoir fait il y a déjà fort longtemps ...), je ne vous ai pas encore parlé. J'en prends note !

     

    Depuis la fin février, je pense avoir déniché une nouvelle perle rare en la personne de Barna Howard, baladin de son état en Oregon, et plus précisément de Portland. Son premier album devrait en tout cas terminer très haut dans mon classement 2012.

     

    Guitare acoustique et voix, telle est la formule, sans le moindre artifice de Barna Howard, la magie de l'épure intemporelle sans cesse renouvelée. Comme les deux autres musiciens précités, il pourrait réciter la pharmacopée universelle que j'en serai tout autant renversé. Des centaines d'albums de folk moderne que j'ai pu écouter ces dernières années, il fait incontestablement partie des 5 meilleurs. Absolument magnifique et magnétique, il évite, de par sa sobriété absolue, tous les écueils dans lesquels sombrent 95 % des guitaristes folkeux.

     

    Véritable perle introspective, immaculée et lumineusement sombre, Barna Howard est un compagnon de vie, un secret à découvrir, à chérir et à partager par l'entremise de Spotify et du gentil requin.

     

    A ne pas rater, en tout cas, si vous appréciez, entre autres, Bert Jansch et Nick Drake

     

    Verdict : 10 / 10

     


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  • Encore un vieux copain qui revient

     

    Même si je l'ai un peu perdu de vue depuis une petite quinzaine d'années, Lyle Lovett est l'un de ces artistes auxquels je m'accroche, quoi qu'il arrive. J'attends chaque nouvel album avec une impatience non feinte.  Si je le trouve moins percutant depuis la fin des années 90 (depuis Step inside this house en 1998, en fait), je ne peux que saluer sa gestion de carrière (si ce n'est les trucs du genre B.O. alimentaire de Toy Story avec Randy Newman) et son éclectisme à toute épreuve.

     

    Et cette voix si particulière et identifiable entre mille... Après quasiment 20 ans de pratique, la magie opére toujours sur moi. Aucun signe de lassitude à l'horizon !

     

    Il parait que le texan est un chanteur de country.

    Bien entendu, la base de sa musique est country, mais il y a toujours incorporé des éléments de jazz, de swing, de blues, de rhythm & blues, de folk, de gospel, de pop, ...

    L'étendue de sa palette est bien plus importante qu'il n'y semble de prime abord, mais bon, il a le malheur de porter fort souvent un chapeau de cowboy.

     Il a, de plus, dans ses textes, toujours développé un humour assez fin, décalé et froid, assez différent du schéma de base country, souvent très simple (je caricature un peu, volontairement).

     

    J'admire sa gestion de carrière, donc. Je pense qu'il a toujours été, est (et sera ?) intégre et honnête dans sa démarche artistique. Agé aujourd'hui de 54 ans, il n'a jamais cédé aux sirènes du show-business alors qu'il aurait facilement pu se laisser tenter lorsqu'il était marié à l'actrice la plus bankable de l'époque, Julia Roberts. C'est en tout cas pendant cette période amoureuse qu'il a produit deux des albums vers lesquels je retourne toujours : Joshua judges Ruth (1992) et I love everybody (1994).

     

    Alors, Release me ?

    Et bien, cet album signe la fin de son contrat avec Curb, son label "historique" depuis 25 ans. Au vu du titre et de la pochette, on ne peut pas dire, sur ce coup-là, que le musicien soit très subtil .

    Pourtant, s'il témoigne bien, avec ce nouvel album d'un désir d'avancer, de changer, on ne sent aucune aigreur. Non, non, tout se fait en douceur ou presque grâce à un cocktail de chansons fort réussies. Lyle Lovett est simplement heureux de se trouver libéré et de pouvoir réfléchir par lui-même à la manière de distribuer ses oeuvres à venir.

     

    J'adore le côté un peu pompier de l'instrumental (adaptation du traditionnel Garfield's Blackberry Blossom) qui ouvre l'album et file parfaitement vers la chanson-titre fort countrysante. Avec White Boy Lost in the Blues, nous avons du Lovett pur jus. Superbe !

    Je ne vais pas détailler mon avis chanson après chanson, rassurez-vous.

    Je dirai simplement que si j'ai eu un peu de mal à appréhender, lors des premières écoutes, la chanson la plus habillée de l'album (Isn't that so), je l'apprécie désormais beaucoup. Je fonds complètement, comme à la meilleure époque du texan, pour le versant plus acoustique de Release me et des chansons telles Dress of laces et Understand you. Et que dire des très chouettes adaptations du Baby it's cold outside de Ray Charles et du White Freightliner Blues de Townes Van Zandt ?

     

    Lyle Lovett apparait en tout cas ici en grande forme, serein et inspiré comme jamais. Et s'il n'y a évidemment aucune surprise, Release me se déguste avec bonheur et délectation.

     

    Il est des ruptures bien plus douloureuses. 

     

    Verdict : 9 /10

     

    Release me est en écoute intégrale sur GS.

     

    Pour le plaisir, deux vieux morceaux. 

     


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